Un texte de Paul Verlaine
Encore une fois, le destin est capricieux. Je ne voulais pas, là encore, mais comment résister à Verlaine ? Cet après-midi, une pensée pour ce poète m’a traversé et je me suis dit que je pourrais ajouter une de ses œuvres à celles déjà enregistrées. Et puis, un de mes interlocuteurs de Twitter, à qui j’avais demandé quel poèmes lui plairaient, m’a suggéré Colloque sentimental. Or, dans mon atelier théâtral, c’est l’un des textes que je donne à travailler presque chaque année.
Merci à cette personne : elle m’a donné l’impulsion de réaliser cet enregistrement.
Colloque sentimental est extrait des Fêtes galantes, dans Paul Verlaine – Œuvres poétiques complètes de la collection BOUQUINS chez Robert Laffont, p 58.
Colloque sentimental
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
– Te souvient-il de notre extase ancienne ?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?
– Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve ? – Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! – C’est possible.
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Enregistrement du poème Colloque sentimental
Je viens donc d’enregistrer ce texte chez moi, sur mon ordinateur, avec cet étonnement quant à cette réalité technologique.
Enregistrements précédents
Colloque sentimental a été précédé par d’autres poèmes et d’autres poètes.
- De Marceline Desbordes-Valmore, je vous invite à écouter, et peut-être à découvrir : Les séparés ;
- De Robert Desnos, La voix, poème découvert grâce à un twittutilisateur.
De Victor Hugo, voici :
- Les Djinns
- Demain, dès l’aube…
- Aimons toujours ! aimons encore !
- Les pauvres gens, enregistrés en plusieurs fois :
- Vere Novo
- Mes vers fuiraient… ;
- Quiconque est amoureux ;
- La Coccinelle ;
- Chanson ;
- J’aime l’araignée et j’aime l’ortie.
Ping : Mon rêve familier - Paul Verlaine - Pierre-François Kettler
Ping : À la fenêtre pendant la nuit - Les Contemplations - Victor Hugo - PFK