Le metteur en scène

Quand j’ai cherché un nom à une compagnie de théâtre, Les Enfants du paradis m’est venu tout naturellement à l’esprit.
J’avais découvert le théâtre sur le tard parce que je considérais que ce domaine était réservé aux autres, à ceux qui avaient les moyens ; je m’interdisais donc cette vie.
C’est pourquoi mon désir de théâtre s’est confondu avec celui de le mettre à la portée de chacun, qu’un néophyte prenne autant de plaisir qu’un connaisseur. C’est aussi pourquoi j’ai travaillé en Seine-Saint-Denis : c’est là qu’est le peuple de France.
De plus, m’appelant Pierre-François, mon côté Lacenaire, qu’interpréta Marcel Herrand dans Les Enfants du paradis (de Marcel Carné), me poussait vers ce nom.

Être metteur en scène

Le dépouillement

La mise en scène, pour moi, a pour but de faire rêver le spectateur.
Le théâtre réaliste ne m’intéresse pas.
D’autre part, n’étant pas un voyant, il m’est nécessaire de travailler avec un créateur qui ait un regard : un scénographe, un peintre, un vidéaste… Je montai ainsi, avec Gustavo Kortsarz, Le Dernier Jour d’un condamné (adapté du texte de Victor Hugo), Le Code Noir (adapté de l’analyse du texte juridique du même nom par Louis Sala-Molins), La Saignée, une histoire commune, de moi-même, et L’Intervention, de Victor Hugo.
Tout ce qui est présent sur scène est vivant, indispensable au jeu, à l’action, et centré sur les acteurs, ceux qui incarnent le texte.
Autant je peux aimer les bibelots et les laisser prendre toute la poussière chez moi, sur mes étagères chargées de livres, autant, metteur en scène, l’anecdote visuelle, sur scène, m’agace et m’empêche de voir l’action, d’entendre le texte.

La parole incarnée

J’aime comment un texte traverse un corps. C’est pourquoi je faisais travailler la poésie dans le cadre de mes ateliers-théâtre. Chaque texte possède une clé que seul son interprète peut découvrir. Au-delà du personnage, c’est cette clé qui m’intéresse et me touche. Metteur en scène, je cherche à faire accoucher chaque acteur du texte dont je l’ai chargé.

Aujourd’hui

J’avais arrêté la mise en scène en 2005 pour me consacrer pleinement à l’écriture.
En mai 2013, le directeur du Théâtre du Nord-Ouest, Jean-Luc Jeener, m’a demandé si je désirais monter un chef-d’œuvre. Antigone m’est venue aussitôt à l’esprit.
Un site a été créé autour de cette œuvre, dans lequel mon approche du théâtre y est actuelle.
Metteur en scène et acteur, j’ai vécu ce spectacle de l’intérieur, à l’écoute de chacun et de moi-même. Cette création fut d’autant plus émouvante qu’elle intégrait de nombreux jeunes adultes que j’avais connus beaucoup plus jeunes.
En 2015, la lecture de Marie Tudor m’a bouleversé. Je n’ai pas eu d’autres choix que de le monter.
Aujourd’hui, je réfléchis à une adaptation à la scène d’un texte Murmure ou cri du brin d’herbe

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