Quiconque est amoureux est esclave et s’abdique
Vous pourrez retrouver le texte Quiconque est amoureux dans Toute la lyre, du volume Poésie IV de la collection BOUQUINS des œuvres complètes de Victor Hugo, à la page 451.
Je vous indiquerai, lors de chaque enregistrement, la référence du texte lu, dès l’instant où il s’agira de Victor Hugo. En effet, il est fréquent de découvrir sur internet des poèmes d’auteurs connus transformés par la (parfois mauvaise) grâce du virtuel…
Quiconque est amoureux
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Quiconque est amoureux est esclave et s’abdique.
L’amour n’est pas l’amour ; il s’appelle Ananké.
Si l’on ne veut pas être à la porte flanqué,
Dès qu’on aime une belle, on s’observe, on se scrute ;
On met le naturel de côté ; bête brute,
On se fait ange ; on est le nain Micromégas ;
Surtout on ne fait pas chez elle de dégâts ;
On se tait, on attend, jamais on ne s’ennuie,
On trouve bon le givre, et la bise et la pluie,
On n’a ni faim, ni soif, on est de droit transi ;
Un coup de dent de trop vous perd. Oyez ceci :
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Était fort amoureux d’une fée, et l’envie
Qu’il avait d’épouser cette dame s’accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut ;
L’ogre un beau jour d’hiver peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s’annonce à l’huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
Elle était ce jour-là sortie, et quant au mioche,
Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,
Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,
Il était sous la porte et jouait au cerceau.
On laissa l’ogre et lui tout seuls dans l’antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre,
Et quand on n’a personne avec qui dire un mot ?
L’ogre se mit alors à croquer le marmot.
C’est très simple. Pourtant c’est aller un peu vite,
Même lorsqu’on est ogre et qu’on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d’un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d’enfant. On s’informe.
La fée avise l’ogre avec sa bouche énorme.
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j’ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l’ai mangé.
Or, c’était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l’ogre devant la mère
Furieuse qu’il eût soupé de son dauphin.
Que l’exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d’astuce ;
N’allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.
Enregistrement de Quiconque est amoureux
J’ai réalisé l’enregistrement de Quiconque est amoureux chez moi, en une seule prise, avec mon ordinateur.
Lectures précédentes
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Pour les écouter, les retrouver, il vous suffit de cliquer sur le titre qui vous intéresse :
La Coccinelle ;
Chanson ;
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie.
Lecture suivantes
Un principe
Si vous souhaitez que j’enregistre un poème du répertoire, n’hésitez pas à m’en faire part. Dans la mesure de mes possibilités, et de ma sensibilité, je pourrai le faire. Il n’y a aucune obligation mais, dans la mesure où j’aime la poésie et la dire, je le ferai avec plaisir.
Les écouter
Pour écouter les autres poèmes enregistrés, je vous conseille de vous référer à la page des liens intitulée Enregistrements – Index.
Lecture au Théâtre du Nord-Ouest
La lecture du 21 février, Hugo et l’amour a été un succès grâce aux spectateurs venus y assister. Qu’ils en soient ici remerciés. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de venir, seraient-ils intéressés par l’enregistrement de cette lecture ?
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