Trois poèmes de Sully Prudhomme

Les Berceaux, Les yeux et Le vase brisé, trois poèmes de Sully Prudhomme

Ce blog de poésie voit soudain apparaître trois poèmes de Sully Prudhomme.
Je ne les connaissais pas ce matin. J’ai publié un mot sur FaceBook afin de rappeler l’existence de ce blog de poésie et un lecteur sympathique m’a invité à les enregistrer. Entre deux représentations de Marie Tudor, de Victor Hugo, l’occasion était trop tentante.

Sully Prudhomme

Pour en savoir plus sur Sully Prudhomme, de son vrai nom René Armand François Prudhomme, né le 16 mars 1839 à Paris et mort le 6 septembre 1907 à Chatenay-Malabry, et qui fut le premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901, je vous invite à vous reporter à Wikipedia, ou tout autre site de référence que vous trouverez par vous-mêmes.

Les Berceaux

Les Berceaux – L’enregistrement

Je vous invite à écouter-lire Les Berceaux, poème de Sully Prudhomme, du recueil Stances et Poèmes.
Il vous suffit de positionner la flèche de votre souris sur celle située ci-dessous pour entendre ce poème des Stances et Poèmes.

Les Berceaux

Les Berceaux – Le texte

Le texte Les Berceaux, de Sully Prudhomme, est tiré du recueil Stances et Poèmes.

Les Berceaux

Le long du quai les grands vaisseaux
Que la houle incline en silence
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.

Et ce jour-là les grands vaisseaux
Fuyant le port qui diminue
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.

Les Yeux

Les Yeux – L’enregistrement

Je vous invite à écouter-lire Les Yeux, poème de Sully Prudhomme, du recueil La Vie intérieure.
Il vous suffit de positionner la flèche de votre souris sur celle située ci-dessous pour entendre ce poème de La Vie intérieure.

Les Yeux

Les Yeux – Le texte

Le texte Les Yeux, de Sully Prudhomme, est tiré du recueil La Vie intérieure.

Les Yeux

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

Le Vase brisé

Le Vase brisé – L’enregistrement

Je vous invite à écouter-lire Le Vase brisé, poème de Sully Prudhomme, du recueil Stances et Poèmes.
Il vous suffit de positionner la flèche de votre souris sur celle située ci-dessous pour entendre ce poème des Stances et Poèmes.

Le Vase brisé

Le Vase brisé – Le texte

Le texte Le Vase brisé, de Sully Prudhomme, est tiré du recueil Stances et Poèmes.

Le Vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l’a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute ;
N’y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu’on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n’y touchez pas.

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Pierre-François

Pierre-François Kettler est le croisement sanguin et vraisemblablement contaminé de l'heroïc fantasy, de Victor Hugo, du Code noir, du théâtre, de Robert Desnos, du jeu et de la poésie. L’enfance et l’adolescence, à Chambéry, lui ont fait découvrir un corps qu'il détestait copieusement et un imaginaire où il se réfugiait voluptueusement. Son "service national" au Rwanda l'a ouvert sur le monde. Le théâtre l'a fait vivre et l'a réconcilié avec son corps dans cet espace si complexe. Depuis 2005, il harmonise sa chair et ses rêves en les écrivant.

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