Les pauvres gens (4-[La masure]) – La Légende des siècles – Victor Hugo

Les pauvres gens (4)

Le texte présenté ici, cinquième partie des Pauvres gens, est extrait de La légende des siècles, première série, du volume Poésie II de la collection BOUQUINS des Œuvres complètes de Victor Hugo, à la page 796. J’ai intitulé cette partie [La masure] pour l’occasion. Le poème en compte dix. Cinq ont déjà été enregistrées et diffusées ici. Les autres seront diffusées sur ce site très bientôt (si elles n’y sont déjà, pour toi qui te promène ici au hasard, bien des mois après ce mois de mars 2014 où, dans ma masure, j’écrivais cette présentation).

Je vous signale, lors de chaque publication audio, la référence du texte lu, dès l’instant où il s’agit de Victor Hugo. En effet, il est fréquent de découvrir sur internet des poèmes d’auteurs connus transformés par la (parfois mauvaise) grâce du virtuel…

V

Elle prend sa lanterne et sa cape. – C’est l’heure
D’aller voir s’il revient, si la mer est meilleure,
S’il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! – Et la voilà qui part. L’air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l’espace où le flot des ténèbres s’épanche.
Il pleut. Rien n’est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu’ainsi que l’enfant, l’aube pleure de naître.
Elle va. L’on ne voit luire aucune fenêtre.

Tout à coup, a ses yeux qui cherchent le chemin,
Avec je ne sais quoi de lugubre et d’humain
Une sombre masure apparaît, décrépite ;
Ni lumière, ni feu ; la porte au vent palpite ;
Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ;
La bise sur ce toit tord des chaumes hideux,
Jaunes, sales, pareils aux grosses eaux d’un fleuve.

« Tiens ! je ne pensais plus à cette pauvre veuve,
Dit-elle ; mon mari, l’autre jour, la trouva
Malade et seule ; il faut voit comment elle va. »

Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne
Ne répond. Et Jeannie au vent de mer frissonne.
« Malade ! Et ses enfants ! comme c’est mal nourri !
Elle n’en a que deux, mais elle est sans mari. »
Puis, elle frappe encore. « Hé ! voisine ! » elle appelle.
Et la maison se tait toujours. « Ah ! Dieu ! dit-elle,
Comme elle dort, qu’il faut l’appeler si longtemps! »
La porte, cette fois, comme si, par instants,
Les objets étaient pris d’une pitié suprême,
Morne, tourna dans l’ombre et s’ouvrit d’elle-même.

Enregistrements du jour : Les pauvres gens – V (La masure)

Je vous invite aujourd’hui à écouter la cinquième partie des Pauvres gens, La masure (mot clé choisi arbitrairement dans la strophe pour les besoins du référencement, il est de Hugo, mais il n’était pas prévu pour faire tourner un moteur…), extrait de La légende des siècles, première série, de Victor Hugo. Je l’ai chuchoté à mon ordinateur. Ce dernier l’a digéré et vous l’offre ci-dessous.

V – La masure

Pour écouter la suite des Pauvres gens, un cadavre, ami auditeur, vous pouvez cliquer sur le lien.

Les enregistrements précédant cette [masure]

Si vous ne les avez pas encore écoutés, avant cette [masure], vous pouvez entendre le flot, l’anneau et, encore avant, les deux premières parties des Pauvres gens.

Avant Les pauvres gens, j’ai enregistré d’autres poèmes de Victor Hugo.
Pour les écouter, les retrouver, il vous suffit de cliquer sur le titre qui vous intéresse :

Vere Novo

Il y a également un poème de Marceline Desbordes-Valmore, Les séparés.

Lectures suivantes

Un principe

Si vous souhaitez que j’enregistre un poème du répertoire, n’hésitez pas à m’en faire part. Dans la mesure de mes possibilités, et de ma sensibilité, je pourrai le faire. Il n’y a aucune obligation mais, dans la mesure où j’aime la poésie et la dire, je le ferai avec plaisir.

Les écouter

Pour écouter les autres poèmes enregistrés, je vous conseille de vous référer à la page des liens intitulée Enregistrements – Index.

Prochaine lecture au Théâtre du Nord-Ouest

Le mardi 1er avril, à 19h, je lirai des extraits de la La légende des siècles, de Victor Hugo. Parmi les textes lus, il y aura Les pauvres gens. Vous pourrez l’entendre dans son intégralité si vous venez ce jour-là. Sinon, patientez, je vais publier une ou deux strophes par semaine dans les temps à venir. Peut-être plus….
Si vous vous inscrivez à la newsletter de ce site, vous serez tenu au courant de ces publications.
Peut-être que ma lecture du 1er avril sera enregistrée, avec Les pauvres gens dans une autre interprétation.
Le Théâtre du Nord-Ouest est situé au 13 rue du Faubourg Montmartre, à Paris. Le tarif d’entrée est de 6 €.

Pierre-François

Pierre-François Kettler est le croisement sanguin et vraisemblablement contaminé de l'heroïc fantasy, de Victor Hugo, du Code noir, du théâtre, de Robert Desnos, du jeu et de la poésie. L’enfance et l’adolescence, à Chambéry, lui ont fait découvrir un corps qu'il détestait copieusement et un imaginaire où il se réfugiait voluptueusement. Son "service national" au Rwanda l'a ouvert sur le monde. Le théâtre l'a fait vivre et l'a réconcilié avec son corps dans cet espace si complexe. Depuis 2005, il harmonise sa chair et ses rêves en les écrivant.

10 commentaires :

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