Si…
J’ai croisé Rudyard Kipling assez tôt dans ma vie, avant même d’être un homme, avec son conte L’enfant d’éléphant. J’ai été marqué à vie par ce conte : en effet, même si le serpent avait attrapé le nez du jeune éléphanteau pour l’allonger au point d’en faire une trompe, peut-être valait-il mieux être naïf et croire le perfide serpent puisque, au bout du compte (ou de la trompe), il lui avait permis de devenir lui-même, c’est-à-dire, un éléphant. Depuis, j’ai décidé de rester naïf.
C’est pour ça que, alors que je ne publie et n’enregistre ici que des poèmes d’auteurs français, je vais aujourd’hui faire une exception avec le poème universellement connu de Rudyard Kipling : If…, traduit par Si…. Il m’a été proposé par une passagère du web qui, en fait, m’a demandé si je le connaissais. Oh oui, je le connais. Je l’ai donc enregistré dans la traduction qui se trouve un peu partout sur internet. Peut-être en proposerai-je une autre version. Au moment où j’écris ces lignes, je m’interroge. En effet, en comparaison avec l’original, l’adaptation française m’a paru moins musicale. Pour les curieux, je recommande ce site qui répertorie différentes traductions.
Annonce personnelle
J’aime Victor Hugo parce qu’il est le génie universel, une énergie concentrée en pensée et en vers. C’est pourquoi je lui consacre le site Entendre Victor Hugo, dans le cadre d’un work-in-progress d’une année, au moins, comme je m’en explique dans Réaliser un chef-d’œuvre.
Si… – L’enregistrement
Je vous convie à écouter Si…, poème de Rudyard Kipling.
J’ai enregistré ce poème, ô combien célèbre, à l’aide d’un microphone et d’un casque…
Si vous n’entendez pas bien cet enregistrement, ou mal, n’hésitez pas à m’en faire part en me précisant quel navigateur vous utilisez (le navigateur peut être Internet Explorer, Mozilla Firefox, Opera, Chrome, etc.)
Mon ordinateur a transformé mes paroles en un fichier son que j’ai envoyé sur la toile. Il suffit de cliquer sur la flèche pour entendre ce poème.
Si…
Si… – L’adaptation
Si…
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
If…
If you can keep your head when all about you,
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good or talk too wise:
If you can dream and not make dreams your master;
If you can think and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear the words you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build ’em up with worn-out tools:
If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: »Hold on! »
If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings–nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And – which is more – you’ll be a man, my son!
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