Elle avait pris ce pli…Les Contemplations – Victor Hugo

Elle avait pris ce pli…

Ce texte est extrait des Contemplations, du volume Poésie II de la collection BOUQUINS des Œuvres complètes de Victor Hugo, à la page 402.

Le site Entendre Victor Hugo

Un travail de longue haleine

Je mets en place (work in progress) un site autour de la poésie de Victor Hugo (qui se nomme Entendre Victor Hugo). L’internaute y lit et écoute la poésie du plus grand poète français. Il l’entend, dans tous les sens du terme. Sur internet, beaucoup de poèmes d’auteurs connus sont remplis d’erreurs, quand ils ne sont pas carrément « réadaptés ». Dans la mesure du possible, je cite mes sources et je les citerai toujours pour ce qui concerne Hugo. Elles permettent au lecteur attentif de vérifier si une coquille ne s’est pas glissée par inadvertance dans le texte du jour (car je suis faillible, comme chacun, et l’avantage de l’internet 2.0 est l’échange.) Ce site devrait devenir la référence car je travaille en correspondance avec des universitaires spécialistes de Victor Hugo. Cela dit, c’est un travail de longue haleine et je publierai un article à ce sujet.

Elle avait pris ce pli…

Le poème Elle avait pris ce pli… est présenté sur le site Entendre Victor Hugo. J’ai associé au poème, comme à chacun de ceux y-publiés, un détail de dessin de Victor Hugo. Vous pouvez le consulter en suivant le lien.

Elle avait pris ce pli… – Le texte

Le 4 septembre 1843, Léopoldine, la fille aimée de Victor Hugo se noie dans la Seine avec son mari, Charles Vacquerie (qui tente de la sauver et périt dans ces tentatives). Ils s’étaient mariés le 15 février 1843. Ainsi que Demain, dès l’aube, ce poème est un hommage à cette enfant chérie.

V

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;
Elle entrait, et disait : « Bonjour, mon petit père » ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d’hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J’appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu’elle est morte! hélas! que Dieu m’assiste !
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

Elle avait pris ce pli… – L’enregistrement

Je vous convie à écouter le premier volet d’Elle avait pris ce pli…, poème du livre quatrième des Contemplations, PAUCA MEAE, de Victor Hugo.
Je l’ai glissé dans mon ordinateur qui a eu la délicatesse de l’enregistrer. Il vous suffit maintenant de cliquer ci-dessous pour l’écouter.

Elle avait pris ce pli…

Ecoute d’autres textes

Principe

Si vous désirez que j’enregistre un texte appartenant au répertoire, n’hésitez pas à me le demander. Dans la mesure du possible, et de ma sensibilité, je le ferai. Il n’y a aucune obligation mais, comme j’aime la poésie et la dire, ce sera avec plaisir.

Table des liens

Pour écouter les autres auteurs enregistrés, je vous conseille d’aller sur la page des liens intitulée Enregistrements – Index ou de cliquer sur le lien donné précédemment.

Pierre-François

Pierre-François Kettler est le croisement sanguin et vraisemblablement contaminé de l'heroïc fantasy, de Victor Hugo, du Code noir, du théâtre, de Robert Desnos, du jeu et de la poésie. L’enfance et l’adolescence, à Chambéry, lui ont fait découvrir un corps qu'il détestait copieusement et un imaginaire où il se réfugiait voluptueusement. Son "service national" au Rwanda l'a ouvert sur le monde. Le théâtre l'a fait vivre et l'a réconcilié avec son corps dans cet espace si complexe. Depuis 2005, il harmonise sa chair et ses rêves en les écrivant.

6 commentaires :

  1. Quel plaisir d’entendre ta voix et de réentendre ces vers que ma grand mère savait par coeur et que ma génération a étudiés penchée sur ses cahiers. Bravo pour cette initiative qui, en plus d’être originale et agréable à entendre rendra surement service à bien des enseignants qui ne peuvent plus aujourd’hui se passer de l’audio. Je partage !

  2. Vous venez d’ajouter à la beauté exceptionnelle du poème, une lecture sensationnelle Texte sous les yeux et la voix pure envahit le corps et la pensée
    Merci beaucoup pour ce beau partage!

  3. une voix juste qui vous prend au cœur c’est Victor Hugo qui parle

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