J’ai tant rêvé de toi, de Robert Desnos
Ce poème, je le disais dans le spectacle La Liberté ou l’amour, produit par ma compagnie, Les enfants du paradis. En 1995, je l’ai joué dans le cadre du cinquantenaire de la disparition de Robert le diable. Lors de cette soirée était présent Michel Arbatz qui a, lui, présenté un récital chanté et adapté des textes de Desnos. Marie-Claire Dumas avait organisé la soirée.
Marie-Claire Dumas est la personne dont vous trouverez le nom sur toutes les éditions de Desnos, chez Gallimard.
Ce jeudi soir, après avoir présenté une lecture Hugo et l’amour au Théâtre du Nord-Ouest, je ne sais pourquoi, il m’a fallu enregistrer J’ai tant rêvé de toi pour le mettre en ligne dès ce jour…
Ensuite, je reviendrai à celui que j’estime le plus grand des poètes français, Victor Hugo. Évoquer d’autres poètes, tel Robert Desnos aujourd’hui est un écho à ce travail de plus longue haleine.
Vous pouvez croiser de nombreuses versions de ce poème sur internet. Celle-ci, je la connais depuis de nombreuses années, et c’est celle que vous trouverez dans le Desnos / Œuvres aux éditions Quarto/Gallimard, p 539.
J’ai tant rêvé de toi – L’enregistrement
Je vous propose d’écouter J’ai tant rêvé de toi, un poème de Robert Desnos.
Il vous faut placer la flèche de votre souris sur celle ci-dessous pour entendre ce poème du recueil Corps et Biens.
J’ai tant rêvé de toi
J’ai tant rêvé de toi – Le texte
Ce texte, de Robert Desnos, appartient À la mystérieuse, partie du recueil Corps et Biens dont je vous recommande la lecture.
J’ai tant rêvé de toi
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années je deviendrais une ombre sans doute,
Ô balances sentimentales.
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’a être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.
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