Brise marine, de Stéphane Mallarmé
Ce poème, Brise marine, m’a été suggéré aujourd’hui. Mallarmé appartient au panthéon de nos grands poètes français. Au moment où je vais mettre en ligne un site consacré à celui que j’estime comme le plus grand, Victor Hugo, il m’a paru évident de m’intéresser à ce poème de jeunesse de l’auteur de Jamais un coup de dé n’abolira le hasard.
J’ai un peu cherché sur la toile et j’ai découvert le site Poetica.fr. Il a l’avantage de ne pas être infesté de publicité. Pour en savoir plus sur le personnage de Stéphane Mallarmé, je vous invite à rendre une petite visite à Wikipédia. Vous pouvez aussi vous rendre chez un libraire ou dans une bibliothèque et y lire son œuvre.
Brise marine – L’enregistrement
Je vous propose d’entendre Brise marine, un poème de Stéphane Mallarmé.
L’enregistrement, réalisé avec un micro de qualité, a transformé un fichier son afin qu’il puisse être glissé, via Filezilla, sur la toile.
Il vous faut placer la flèche de votre souris (ô paradoxe !) sur celle située ci-dessous pour entendre ce poème du recueil Poésies.
Brise marine
Brise marine – Le texte
Le texte Brise marine, de Stéphane Mallarmé, est tiré du recueil Poésies.
Brise marine
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
D’autres textes
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Bonjour,
Je suis désolé mais vous allez prendre pour tous les autres. Gentiment évidemment. Et sans grand sérieux.
Je comprends tout à fait le plaisir de lire ou réciter de la poésie et de souhaiter le partager avec le monde entier sur les internets. Seulement, vous êtes des milliers à faire cela.
Cela fait 2h que je cherche. Je cherche un poème de Mallarmé, lu par lui-même à la radio, avec cette prosodie si anachronique, ses si longues voyelles, ces intonations montante en fin de vers, parfois agrémenté d’un tremolo subtil.
Impossible de le retrouver. Les résultats de recherches, et ce quels que soient les termes employés ne renvoie qu’à des centaines de pages identiques à la vôtre.
Alors, sachez bien que je trouve l’acte de dire le poème une des plus belle chose qui soit, je considère que les internets ont permis cette formidable capacité de diffusion d’oeuvres amateurs, allant même du plus médiocre ce n’est pas grave, pour atteindre parfois des moments de grâce qu’aucun système d’édition n’eut pu permettre. Soyez sûr de ma position sur cela, mais ahahah! vous comprenez j’espère mon désarroi de ne retrouver cette voix si mytique.
Du coup, par espièglerie plus que toute autre chose, je me permets une remarque: je pense que vous avez une formation d’acteur, non? On sent à quel point vous chercher à donner une intonation à vôtre prosodie, or je pense – et cela à mon très humble avis – que la poésie n’est pas le lieu de l’intonation usuelle, expressive, discursive. Dites, elle est musique, rythme, déclamation ; lue, elle est composées de mots qui font du bruit dans les yeux : elle se déclame.
Parce que la poésie chante. Elle ne chante pas de notes, mais le langage en lui-même. Elle n’est le plus souvent pas là pour soutenir une intention, mais pour mettre en musique une image, ainsi que des constructions de correspondances, echo, répétitions, etc.
Du coup il me semble que la déclamation doit atténuer aux maximum – mais sans pour autant supprimer l’assertive, l’interrogative et l’exclamative. SImplement, en les tenant sous-jacentes à la courbe mélodique, au tempo et au rythme.
Ainsi, je me moque que l' »hélas » du premier vers soit une exclamative, je ne vois pas pourquoi elle serait descendante, ce vers entier doit être ascendant, il lance la déclamation et son -s doit se lier au « et » qui le suit. Il dit avant tout: ceci est une poésie. On pourrait y voir l’équivalent du pacte de suspension de la crédibilité au cinéma, on appellerait cela le pacte de suspension de l’intention.
Par contre, le rythme, le tempo sont fondamentaux. Si on regarde cette première strophe, sur 10 vers, jouent d’une répétition initiale particulièrement prononcée et productrice d’une sorte de coup de pieds au début du verre pour en lancer la mélodie ascendante :
« Rien, ni » / « Ne re… » / « nuits! ni » / « Et ni »
Et cela repris même par une rime interne au début de la seconde strophe venant rappeler cet ensemble rythmique : « Un ennui »
Je ne vous embêtterais pas plus avec l’avant dernier vers qui est un bijou de rythme, de correspondance, répétition qui joue sur une alternance dentale/labiale saccadée avant de se terminer sur 2 pieds ouverts en final dont l’intonation est ici pour une fois descendante, descente indiquée par les points de suspension qui en soit ne sont d’aucune utilité ici autre que mélodique, descendant ce vers pour enchaîner sur une double labiale qui donne la saccade de ce dernier vers à l’acendance indiquée par le point d’exclamation.
Et pour vous embêter encore plus je vous ai (très très mal) enregistré à la va-vite une version du poème. J’y suis assez nul et contredit même ce que je dis plus haut mais ce fut une première lecture et je suis piètre lecteur.
Voici le lien : https://drive.google.com/file/d/1_MudGXo-p86IImkYg4AevLe7GY7aSecw/view?usp=drive_link
Ce poème a été enregistré il y a dix ans. Je découvrais cette possibilité (faire entendre sa voix sur internet). Vous m’apprenez que nous sommes des milliers à le faire, désormais, et m’en rendez heureux.
Votre propos vous appartient et je suis heureux que vous ayez pu le développer. Cela prouve que vous êtes passionné par la poésie, ce qui me comble de joie.
Par contre, il est un peu autocentré. J’ai voulu écouter votre version et n’ai pu y accéder via votre lien (je dois recevoir un mail d’autorisation, etc.)
À la même époque, peu après, je créais le site entendre-victor-hugo.com que je vous invite à visiter.