L’albatros
Le problème, avec Baudelaire, quand on commence à le dire, c’est qu’on y prend goût…
Et comment ne pas enregistrer L’albatros quand, sur un réseau social, quelqu’un s’interroge sur son sens ?
Tout artiste, tout être qui aborde aux failles de l’humain et de la beauté, prend le risque de s’y brûler, s’y brûle, et y revient. Quel délice de planer dans les airs, de goûter à l’infini, conscient de sa propre mortalité ! Quelle douleur aussi…
Cela éloigne du sol.
D’où le poème Les oiseaux de passage, de Jean Richepin, qu’il faudra bien que j’enregistre aussi, et qui dit, autrement, la même chose que Baudelaire.
L’albatros – L’enregistrement
Voici donc, enregistré à votre intention, L’albatros, poème de Charles Baudelaire, des Fleurs du mal.
J’ai utilisé mon ordinateur pour numériser mes paroles que j’ai envoyées sur la toile. Si vous cliquez sur la flèche, vous entendrez ce poème des Fleurs du mal.
L’albatros
L’albatros – Le texte
Le texte L’albatros, de Charles Baudelaire, est tiré du recueil Les Fleurs du mal.
L’albatros
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
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Merci pour votre enregistrement. Je suis allemand et c’est la première fois que j’entende un poème célèbre lu par un acteur français.
Souvent je m’enerve sur les simples anthologies de poèmes où il n’y a imprimés que les poèmes. Un beau poème est un joyau, mais il lui faut une monture. La monture ce serait une série d’imagages accompagnées de musique,
une récitation et un bref commentaire introduisant le poème. En outre quelques bons liens aidant à comprendre un poème mieux. Youtube serait le portail idéal pour des choses comme cela.
Bienvenue et merci pour ce partage sensible.
Je crois que la monture est le regard que lui prête le lecteur ou, ici, l’oreille que lui tend l’auditeur.
Personnellement, je préfère la nudité de la poésie, le texte seul avec sa musique faite de sens et de sons.
Youtube a le défaut d’être hégémonique. Je ne suis pas graphiste. J’aime la poésie en ce qu’elle a de diaphane, de délicat, d’impalpable.
Un poème se comprend en soi. En ce qu’il résonne en soi.
Comprendre contient la notion de possession.
Un poème est libre. Il se partage, il se ressent, mais je ne crois pas qu’il se comprenne. Personne ne peut en être propriétaire.