Amour secret
Amour secret est le titre attribué par le site Poésie française au poème numéro XLVI de la partie VI de Toute la lyre, du volume Poésie IV de la collection BOUQUINS des Œuvres complètes de Victor Hugo, page 418. Je l’ai copié/collé et corrigé en fonction de cette référence.
Découverte
Je ne connaissais pas cet Amour secret, et pour cause : il n’est pas référencé sous ce titre dans les Œuvres complètes de Victor Hugo de la collection BOUQUINS. Je garde ce titre trouvé sur internet (c’est celui donné par le site consacré aux grands poèmes classiques car, en effet, ce poème est dédié à Léonie Biard avec qui Victor Hugo vécut un amour passionné… et secret).
Mon projet : Entendre Victor Hugo
J’ai mis en place un site consacré à la poésie de Victor Hugo (il se nomme Entendre Victor Hugo). L’internaute y entend (lecture et audition) la poésie du plus grand poète français (hélas ! disait Gide, par dépit). Sur internet, beaucoup de poèmes d’auteurs connus sont remplis d’erreurs, quand ils ne sont pas carrément « réadaptés ». Dans la mesure du possible, je cite mes sources et je les citerai toujours pour ce qui concerne Hugo. Elles permettent au lecteur attentif de vérifier si une coquille ne s’est pas glissée par inadvertance dans le texte du jour (car je suis faillible, comme chacun, et l’avantage de l’internet 2.0 est l’échange.)
Amour secret – L’enregistrement
Je vous invite à écouter ici Amour secret, un poème de Toute la lyre, de Victor Hugo.
Si vous cliquez sur la petite flèche en forme de triangle, une voix surgira et vous permettra d’écouter et, je l’espère, d’entendre cet Amour secret.
Amour secret
Amour secret – Le texte
Amour secret
Ô toi d’où me vient ma pensée,
Sois fière devant le Seigneur !
Relève ta tête abaissée,
Ô toi d’où me vient mon bonheur !
Quand je traverse cette lieue
Qui nous sépare au sein des nuits,
Ta patrie étoilée et bleue
Rayonne à mes yeux éblouis !
C’est l’heure où cent lampes en flammes
Brillent aux célestes plafonds !
L’heure où les astres et les âmes
Échangent des regards profonds !
Je sonde alors ta destinée.
Je songe à toi, qui viens des cieux,
À toi, grande âme emprisonnée,
À toi, grand cœur mystérieux !
Noble femme, reine asservie,
Je rêve à ce sort envieux
Qui met tant d’ombre dans ta vie,
Tant de lumière dans tes yeux !
Moi, je te connais tout entière
Et je te contemple à genoux ;
Mais autour de tant de lumière
Pourquoi tant d’ombre, ô sort jaloux ?
Dieu lui donna tout, hors l’aumône
Qu’il fait à tous dans sa bonté ;
Le ciel qui lui devait un trône
Lui refusa la liberté !
Oui, ton aile, que le bocage
Et l’air libre appellent en vain,
Se brise aux barreaux d’une cage,
Pauvre grande âme, oiseau divin !
Bel ange, un joug te tient captive,
Cent préjugés sont ta prison,
Et ton attitude pensive,
Hélas, attriste ta maison.
Tu te sens prise par le monde
Qui t’épie, injuste et mauvais.
Dans ton amertume profonde
Souvent tu dis : si je pouvais !
Mais l’amour en secret te donne
Ce qu’il a de pur et de beau,
Et son invisible couronne,
Et son invisible flambeau !
Flambeau qui se cache à l’envie,
Qui luit, splendide et clandestin,
Et qui n’éclaire de la vie
Que l’intérieur du destin !
L’amour te donne, ô douce femme,
Ces plaisirs où rien n’est amer,
Et ces regards où toute l’âme
Apparaît dans un seul éclair !
Et le sourire ! et la caresse !
L’entretien furtif et charmant,
Et la mélancolique ivresse
D’un ineffable épanchement !
Et les traits chéris d’un visage,
Ombre qu’on aime et qui vous suit,
Qu’on voit le jour dans le nuage,
Qu’on voit dans les rêves la nuit !
L’amour, dont nos cœurs sont les urnes,
Te donne tous ses doux tourments,
Les longs adieux aux seuils nocturnes,
Les longs regrets des courts moments !
Et les extases solitaires
Quand tous deux nous nous asseyons
Sous les rameaux pleins de mystères
Au fond des bois pleins de rayons !
Purs transports que la foule ignore,
Et qui font qu’on a d’heureux jours
Tant qu’on peut espérer encore
Ce dont on se souvient toujours !
Va, sèche ton bel œil qui pleure,
Ton sort n’est pas déshérité.
Ta part est encor la meilleure,
Ne te plains pas, ô ma beauté !
Ce qui manque est bien peu de chose
Quand on est au printemps vermeil,
Et quand on vit comme la rose
De parfums, d’ombre et de soleil !
Laisse donc, ô ma douce muse,
Sans le regretter un seul jour,
Ce que le destin te refuse
Pour ce que te donne l’amour !
Merci aux Amis de Victor Hugo
Merci à la Société des amis de Victor Hugo qui a signalé les enregistrements précédents dans sa lettre d’information (N° 510).
Le répertoire-index des enregistrements
Invitation
Si vous souhaitez entendre un texte appartenant au répertoire, n’hésitez pas à me le demander. Dans la mesure de mes possibilités et de ma sensibilité, je le réaliserai. Je n’ai, certes, aucune obligation mais, comme j’aime la poésie et la dire, ce sera avec plaisir.
Entendre d’autres textes
Entendre les autres auteurs ou les autres poèmes enregistrés est simple : il suffit d’aller sur la page concernée, intitulée Enregistrements – Index. Elle offre un choix qui s’élargit chaque semaine.
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